Equimundo, en collaboration avec ses partenaires, le Malawi College of Medicine, le Centre for Alternatives for Victimized Women and Children (CAVWOC) et Rutgers, a publié un bref sur les précieuses leçons tirées du programme Very Young Adolescence 2.0 ; un programme de 12 séances visant à transformer les normes de genre et à améliorer les résultats en matière de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes adolescents (âgés de 11 à 14 ans) au Malawi.
Ces leçons soulignent l'importance d'établir un climat de confiance et de relation avec les participants, d'impliquer les principales parties prenantes, d'établir un budget réaliste, de préparer les animateurs et d'adapter le contenu à la culture et au contexte. De plus, le programme offre un aperçu de la mise en œuvre des interventions dans le contexte de la COVID-19, en accordant une attention particulière aux pratiques d'hygiène, aux changements d'attitude possibles grâce à des cycles de mise en œuvre raccourcis et en intégrant la sensibilisation à la COVID-19 dans les actions de proximité.
Le mémoire, rédigé en sept sections, fournit un profil des très jeunes adolescents au Malawi, un résumé du programme, des informations sur les activités de démarrage, la méthodologie du mémoire, les principales conclusions et une brève conclusion.
À partir des données de suivi collectées lors de la mise en œuvre et des discussions de groupe semi-structurées avec les animateurs du programme et le personnel du CAVWOC, les leçons apprises comprennent :
- L’engagement et l’adhésion précoces des parties prenantes, y compris des parents/tuteurs, sont essentielsAprès avoir constaté une faible participation ou une inégalité lors des premières séances (communication défaillante entre l'équipe du projet et les écoles, manque de soutien pour mobiliser les élèves, absence des noms des participants sur les listes des animateurs et mauvaises conditions météorologiques, tous cités comme facteurs contributifs), les parents ont été invités à rafraîchir le programme, à recueillir leurs préoccupations et à élaborer un plan pour les absences futures. La participation des élèves a augmenté après cette réunion.
- L’enthousiasme, l’innovation et l’adaptabilité des facilitateurs sont importants pour stimuler la participation et l’engagement:La capacité des animateurs à s’adapter aux besoins des participants, à créer des activités dynamisantes pour leurs groupes, à encourager l’ouverture et le confort et à proposer des séances de rattrapage aux étudiants qui ont manqué les cours a été jugée importante pour la participation des jeunes.
- Accorder du temps pour que la confiance et le confort s’instaurent entre les animateurs et les participants peut amener les jeunes à s’ouvrir et à parler davantage : En général, les animateurs et les observateurs ont noté qu'il fallait du temps pour instaurer la confiance au sein du groupe et que la plupart des jeunes étaient devenus plus à l'aise les uns avec les autres dès les troisième et quatrième séances. Les animateurs ont indiqué avoir utilisé des activités stimulantes et des jeux interactifs supplémentaires, non prévus dans le manuel, pour créer une atmosphère plus dynamique et détendue. Ils ont également constaté que les garçons et les filles, initialement timides, étaient progressivement désireux de s'asseoir les uns à côté des autres et d'interagir en groupes mixtes.
- Après seulement quelques séances, les jeunes adolescents peuvent remettre en question et changer les normes de genre traditionnelles : Les animateurs ont constaté une évolution dans la manière dont les jeunes participants masculins défendaient l'importance de l'égalité entre les hommes et les femmes et dans la manière dont ils apprenaient à remettre en question les déclarations genrées (par exemple, « C'est la responsabilité des filles de faire X »). Ils ont également constaté une plus grande confiance des filles pour s'exprimer. Les parents ont indiqué que leurs fils participaient davantage aux tâches ménagères ; un animateur a remarqué que les filles jouaient au football. Dans une école, les animateurs ont constaté une augmentation du nombre de cas de violences sexistes signalés par les jeunes participants, ce que les animateurs ont pu résoudre en aidant (dans certains cas) à signaler ces cas aux autorités locales.
- Il est nécessaire d’adopter une « approche scolaire globale » : Plusieurs participants aux groupes de discussion ont indiqué la nécessité d’une « approche à l’échelle de l’école », c’est-à-dire une approche qui engage les parents, les tuteurs et l’administration scolaire dans son ensemble à jouer un rôle plus actif tout au long du programme, en particulier au démarrage.
- Les dynamiques nationales ou contextuelles peuvent affecter la mise en œuvre et les résultats du programme : Les jeunes des zones urbaines seraient confrontés à davantage de distractions que ceux des zones rurales, ce qui entraîne des taux de fréquentation plus faibles dans les écoles urbaines.
- Les programmes doivent être budgétisés de manière adéquate, en tenant compte des besoins spécifiques liés au contexte.:Le budget alloué au matériel nécessaire à la mise en œuvre de certaines séances, comme la papeterie (par exemple, des crayons et du papier), et aux mesures incitatives visant à mobiliser d’autres parties prenantes importantes nécessaires pour soutenir la participation des jeunes, comme les enseignants et le personnel scolaire, était insuffisant.
- La langue d’enseignement, la traduction ou le mode de communication doivent être adaptés aux participantsCertaines des difficultés rencontrées par les animateurs étaient liées à la traduction de l'anglais vers le chichewa du manuel VYA 2.0. Les discussions en groupe ont révélé que certains mots du manuel anglais étaient incompatibles avec ceux du manuel en chichewa, ou ne se traduisaient pas facilement. Une contextualisation supplémentaire sera nécessaire à l'avenir pour garantir la cohérence du sens.
La mise en œuvre de VYA 2.0 au Malawi a apporté des éclairages précieux sur l'adaptation et la mise en place d'une intervention visant à transformer les normes de genre néfastes et à accroître les connaissances sur la santé et les droits sexuels et reproductifs chez les très jeunes adolescents. Cette approche demeure très pertinente en tant qu'intervention efficace et adaptée à l'âge des adolescents.