
Equimundo a entamé des recherches formatives en octobre 2016 pour éclairer le développement d'un nouveau projet de quatre ans, les Clubs de jeunes hommes contre la violence (YMCAV), qui œuvrera à prévenir et à répondre à la violence urbaine perpétrée par les gangs de rue locaux, connus sous le nom de « Kulunas », à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
Piloté par Equimundo et son partenaire en RDC, le Living Peace Institute (LPI), le programme YMCAV vise à réduire la violence urbaine en empêchant les garçons de 10 à 19 ans de rejoindre les Kulunas – et en les aidant à les quitter. Ces gangs, qui sévissent de plus en plus dans les municipalités de Kintambo, Bumbu et Makala, près de Kinshasa, sont de plus en plus touchés. Afin d'éclairer cette approche, la recherche cherche à mieux comprendre le lien entre les normes de la masculinité et le phénomène d'enrôlement des jeunes hommes dans ces bandes de rue.
Le projet s'appuiera sur les résultats de sa recherche préliminaire pour développer une éducation de groupe transformatrice en matière de genre à destination des jeunes hommes, les incitant à redéfinir la masculinité ; créer des environnements favorables dans les écoles et les centres de jeunesse ; et étendre le soutien aux programmes et aux politiques de la part d'autres acteurs congolais. Ces activités seront complétées par des actions de plaidoyer ciblant les institutions clés, notamment la police, afin de reproduire et de généraliser cette méthodologie fondée sur des données probantes comme pratique exemplaire en matière de prévention de la violence urbaine.
Plus précisément, les recherches initiales d'Equimundo portent sur :
- Comment réduire les normes qui soutiennent la violence, accroître l’auto-efficacité et promouvoir des attitudes et des comportements équitables entre les sexes chez les jeunes hommes âgés de 10 à 19 ans dans les trois municipalités ciblées de Kinshasa ;
 - Comment créer efficacement, dans les écoles et les centres communautaires pour jeunes, des environnements qui empêchent l'implication des jeunes hommes dans des groupes violents ; et
 - Comment développer un soutien durable aux programmes et aux politiques de prévention et de réponse au recrutement et à l'adhésion de jeunes hommes à des groupes violents, de la part d'organisations non gouvernementales (ONG), d'écoles, d'institutions et de ministères compétents en RDC.
 
Une réunion technique au début du mois d'octobre 2016 a officiellement lancé le processus de recherche formative, réunissant des représentants du bureau du gouverneur de Kinshasa ; du ministère provincial des Femmes, des Familles et des Enfants ; du ministère provincial de l'Éducation primaire et secondaire et de la Nouvelle Citoyenneté ; des gouvernements locaux des trois municipalités ciblées ; de l'équipe de recherche ; des partenaires de mise en œuvre ; et du personnel d'Equimundo.
Suite à cette réunion, l'équipe de recherche a bénéficié d'une formation sur le genre et les masculinités, les violences sexuelles et sexistes, l'éthique et la confidentialité de la recherche, ainsi que sur les techniques de recherche qualitative. Elle a ensuite recueilli des données auprès de 168 personnes, dont des jeunes, des parents, des chefs d'établissement, des représentants des autorités locales et des chefs religieux, au moyen de discussions de groupe et d'entretiens approfondis. L'équipe analysera ses résultats avant la fin de l'année 2016.
Le projet Clubs de Jeunes Hommes Contre la Violence est mis en œuvre en partenariat avec les organisations suivantes : Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de la Rue en République Démocratique du Congo (REEJER), un réseau congolais d'ONG travaillant avec les enfants des rues ; Aide à L'Enfance Défavorisée (AED), un important centre de jeunesse travaillant avec les enfants des rues de Kinshasa ; et la Coalition Nationale de l'Éducation pour tous (CONEPT), un réseau d'éducateurs du système scolaire de la RDC.